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GOLDEN DISKÓ SHIP & JASMINA MASCHINA
TUESDAY, DECEMBER 29 - CAFÉ DADA BXL
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GOLDEN DISKÓ SHIP
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JASMINA MACHINA
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review: Michel Pruemont (Français)
photo: Michel Preumont

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REVIEW

Le Dada, rue de la Violette, chronique d'une mort annoncée.
Ni violettes, ni couronnes!
Encore un lieu rock'n roll bruxellois qui disparaîtra.
Why? Mauvaise gestion, politique culturelle Thielemans and co...., who knows?
Enterrement ce soir (30 décembre 2009), entreprise de pompes funèbres agréée:René Binamé, sans roues de secours!
La veille, double bill en provenance de Germania Magna: Jasmina Maschina et Golden diskó ship!

Il est près de 21h, le Dada est bien rempli, en piste Jasmina Maschina!

Zwei Fräulein et un gars tripotant une mini-table de mix.
Miss Maschina= Yasmine Guffond( membre du duo Minit), d'origine australienne:electronics and guitar. Sur scène, elle est accompagnée par Theresa Stroetges, alias Golden Diskó Ship, au laptop, guitares, violon,percussions,xylophone, zither et autres brols idiophones.
Ces demoiselles, et leur folk minimaliste et expérimental, auront réussi à captiver les zatlaps nihilistes et à leur imposer le silence, c'était inconcevable dans ce bordélique et mal famé bouge!
Un premier titre instrumental,intrigant et ésotérique, donne le ton:' Ausland (Slow Walker Variation)'.
Nous rappelant que Berlin est un des berceaux de la musique planante.
'Under Sea' sur l'album 'The Demolition Series'. Un soundscape submersible, chanté d'une voix étouffée, le micro étant camouflé par un linge emprunté à Marie-Madeleine.De douces lignes de guitare baignant dans une vase électronique, rehaussée de fluettes notes de zither. Du dream folk lancinant.
'City Fever' au lendemain de Noël et à la veille de la St- Sylvestre, la ville a la fièvre. C'est pas du Travolta, mais cette jolie rengaine poppy est presque joviale.
'Sweet City Sue' deux guitares pour ce folk fragile, inspiré par Erik Satie.
Une nouvelle douceur intimiste et veloutée se terminant en chaos urbain:' The City it's Mary like a map' (titre à vérifier).
'Sister' chatoyante mélodie mystique. Zerbrechlich comme du Mia Doi Todd ou du Nina Nastasia.
'Asleep' une intro 20000 Lieues sous les Mers, des lignes de guitare ciselées, des climats feutrés,éthérés,polaires, proches d'Emilie Simon ou Mùm.
Du travail d'entomologiste.
Theresa au violon pour ' You care' accouplé à 'Go as you please', dernières complaintes obsédantes de ce set délicat....I wrote a letter... Why don't you answer me....Poignant!
Jasmina Maschina:jolie palette hivernale!

Golden Diskó Ship
Changement d'outfit pour Melle Stroetges: paillettes dorées et casquette de capitaine de navire islandais. Theresa sera seule aux commandes: guitares, vocaux, tapes, drones, computer beats, jouets, visuals...elle manipule tout cet attirail avec maestria.
Son electro-acoustic DIY folk sera plus rugueux et fuzzy que celui de sa copine.
'Skiing down a hill of dead fishes' t'as bien lu!
On est chez Dada, fieu. Collages surréalistes mis en musique.
'A cat's year' feline rock virevoltant, à ne pas confondre avec 'Year of the Cat' d'Al Stewart. Tu retrouves ce titre débridé sur le EP 'Lonesome Cowboy/Christmas Tree'.
'My Exgirlfriend's New Boyfriend' sera introduit par un ballet d'hélicos sous influence. Une guitare saturée, des sonorités psychédéliques diantrement efficaces.
Une courte incantation cheyenne: 'Planets'.
Je bois un petit coup, maman m'a préparé un biberon orangé (c'est la couleur du récipient, me demande pas de quel animal provient le lait!) et j'attaque 'You Blurry Dream'. Le chaos faisant vite place au folk torturé avec voix en chambre d'écho.
Etrange et fascinant.
Le ventilateur du Dada est en panne, m'en vais aérer la pièce enfumée avec mon serpent plastifié, vooh vooh vooh vooh...quelques hululements de hibou malade. Godv. une bête me lèche les oreilles... Milliard, c'est Rickybilly, une nouvelle journée portes ouvertes à la prison de St Gilles! Il te baragouine un truc incompréhensible. Ja, ja... tu dis et tu replonges dans l'univers hanté de la jeune dame.('Today').
Sur paysage de coccinelles noyées: '4 dots of red light' un exercice de style organique.
'T in a milkglass': Rickybilly n'aime pas le lait, il se commande un houblon.
Chaque titre est bourré de trouvailles ingénieuses, cette nana c'est Tintin Explorateur Sonore, c'est une reine du patchwork hétéroclite.
'Girl as a slower ghostship' une petite chinoiserie allumée, un sashiko impérial.
Golden Diskó Ship termine par 'Winter people, back in your holes' (Rickybilly n'est pas de la catégorie Winter People, il se colle à nous).
Une comptine enfantine psychotique étonnante.

Un rappel: une cover des Sugarcubes 'Birthday' (1988).
I've got to take the lyrics:...she lives in this house over there Has her world outside it...
Une version minimaliste, un blues en chambre d'écho vibrante.
Björk doit apprécier!

Double concert original et rayonnant, en ces grises journées hivernales!